Skip to content

Vers un autre horizon alimentaire

Notre alimentation relève aujourd’hui d’enjeux environnementaux, sanitaires, sociaux et économiques majeurs et interdépendants. Les activités qui participent à ce qui se trouve dans notre assiette ont une responsabilité directe sur les ressources, le climat ou encore notre santé. Pour en limiter les impacts les plus néfastes et tenter d’inverser les tendances en cours, plusieurs leviers peuvent être pris en considération entre champ et assiette, agriculture et alimentation.

Modifier nos habitudes alimentaires

Rééquilibrer et diversifier notre régime alimentaire

Le contenu de notre assiette est un élément révélateur de notre système de production. Une évolution vers un régime alimentaire de meilleure qualité, par exemple moins riche en protéines animales et plus riches en fruits et légumes, permettrait de concilier au maximum la préservation de l’environnement et de notre santé. Redonner toute leur place à des produits peu ou pas transformés est également un levier pour limiter les impacts de notre alimentation. Il s’agit par exemple de suivre les recommandations du Plan National Nutrition Santé (https://www.mangerbouger.fr/Les-recommandations)

Cependant, il est primordial de souligner que notre régime alimentaire n’est pas seulement influencé par nos besoins nutritionnels ou par leur impact sur l’environnement. Bien d’autres facteurs, tels que le plaisir associé au goût, la convivialité, l’accessibilité physique et économique, ou encore les influences sociales doivent être pris en compte afin de rendre ce changement le plus efficace et englobant possible.

Infographie de Valence Romans Agglo, à partir des travaux de Solagro et de son scénario Afterres2050

Réduire les surconsommations, pertes et gaspillages

Au-delà de ce que nous consommons, se pose aussi la question de ce que nous ne consommons pas. À tous les niveaux de la chaine alimentaire, il est indispensable de réduire la part de denrées gaspillées et perdues. Les arbitrages dans nos choix de consommation doivent également pouvoir prendre en compte nos besoins alimentaires pour limiter la surconsommation.

Rendre nos modes de production plus résilients et plus respectueux de l’environnement

Répondre au manque de surface agricole disponible

Globalement, la dégradation et l’artificialisation des sols contribuent à réduire en quantité (surface disponible) et en qualité (richesse biologique, fertilité, stockage) les surfaces de terres disponibles pour la production agricole. Il est indispensable d’inverser le regard sur les espaces agricoles, naturels et forestiers souvent considérés comme des espaces futurs à urbaniser. En articulant les enjeux agricoles avec les autres enjeux du territoire (aménagement, eau, économie, énergie, biodiversité, mobilité, etc), il est possible de mobiliser des leviers politiques et réglementaires à même de préserver, d’éviter, de limiter ou à minima compenser les pertes nettes d’espaces naturels et agricoles.

Augmenter la production de protéines végétales

Une prise en compte cohérente de l’offre (production) et de la demande (consommation) est un levier pour adapter durablement nos systèmes alimentaires. Au regard des enjeux climatiques, produire et manger plus végétal est une solution pour y répondre, en visant une inversion de l’équilibre protéines végétales/animales dans l’assiette humaine (aujourd’hui basée sur un rapport 1/3 – 2/3). Cela permettrait notamment de réduire les importations d’aliments pour les cheptels. La diversité variétale induite par ces cultures végétales, permettant d’allonger les rotations et d’améliorer les rendements, et leur rôle dans la fixation de l’azote et l’enrichissement du sol en nutriments sont des facteurs de résilience pour le territoire.

Développer des systèmes de cultures moins impactants pour les milieux naturels

Avec plus d’un tiers de la surface totale du territoire du PAT qui lui est consacrée, la production agricole est une force d’évolution majeure sur les paysages et la biodiversité. Pour diminuer les menaces et les sources de vulnérabilité qui pèsent sur les systèmes d’exploitation et préserver la richesse écologique du territoire, il est impératif d’aller vers une généralisation des pratiques agricoles qui privilégient des mécanismes de résilience naturels : couverts intermédiaires/permanents, infrastructures agro-écologiques comme les haies, meilleure gestion de la fertilisation, agroforesterie, association de cultures, gestion intégrée et concertée des ressources énergie et eau, ou encore systèmes d’élevage extensifs (porcs et volailles notamment) et à l’herbe.  

Augmenter notre autonomie alimentaire

Notre territoire, notamment très dépendant des importations de fruits et légumes, est peu autonome. Il convient de favoriser une relocalisation alimentaire afin de privilégier l’économie locale, de diminuer nos impacts sur l’environnement et de rendre notre système plus résilient. Même si l’autonomie alimentaire totale reste une utopie difficilement atteignable, il convient de l’augmenter. C’est également pour cela qu’il est important de maintenir les cheptels de porcs et de volailles sur le territoire.

Organiser une plus grande souveraineté alimentaire

Chaque acteur (habitant, élu, agriculteur, etc) doit voir la possibilité d’engager des choix qui dessineront un paysage alimentaire soutenable pour l’avenir.

Les changements pour engager la transition alimentaire vont au-delà de la question agricole et nécessitent des choix et une démarche cohérente et concertée de tout un territoire. Il s’agit par exemple d’adopter une approche systémique, c’est-à-dire sur tous les plans des problèmes constatés, de favoriser la transparence du processus de la fourche à la fourchette, de fédérer les acteurs locaux et de construire de nouvelles collaborations entre eux, de développer une culture du dialogue entre acteurs de secteurs différents, de favoriser les coopérations entre des territoires urbains et des territoires ruraux, et de mettre en place une stratégie alimentaire locale et partagée.