Pendant quatre mois, trente-six habitantes et habitants du Grand Clermont et du Parc Naturel Régional Livradois-Forez vont travailler à formuler des propositions pour renforcer la place des légumes locaux de qualité dans les rayons des grandes et moyennes surfaces traditionnelles du territoire. Pour rentrer dans le vif du sujet, les participants sont allés à la rencontre de trois producteurs de légumes.
Comment concilier la contrainte du temps (2 h 30 à 3heures max) et de la technique (certains experts à distance), la curiosité quasi illimitée de citoyens-consommateurs qui ont l’occasion d’accéder aux coulisses de l’élaboration du contenu de leur assiette, et la rencontre successive de plusieurs interlocuteurs aux connaissances passionnantes ?
Que ce soit à Tours-sur-Meymont un jeudi soir d’octobre, ou pour les deux groupes du samedi, l’arbitrage a été complexe. Les participants repartent malgré tout enrichis de ces rencontres. Peut-être aussi conscients que le sujet n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Et s’il y avait dans les données les plus objectives en apparence une bonne dose de subjectivité ? Et si le poids de l‘histoire agricole locale jouait un rôle important? Et si les repères (labels, marques, etc) qu’on croyait les plus fiables cachaient finalement des réalités à analyser avec attention ?…
Ce qui est sûr, c’est que les trois groupes ont déjà de quoi partager, débattre, s’interroger… et un plein champ de questions à poser à leurs prochains interlocuteurs (distributeurs, experts sur la santé, le comportement et le gaspillage alimentaires).



Les points essentiels à retenir des visites d’exploitations et de la rencontre avec cinq experts (labels alimentaires, comptabilité agricole, maraichage, ressource en eau, groupement de producteurs) :
- Trois producteurs bio visités : une entreprise d’insertion de 14 ha en couronne clermontoise (Le Biau Jardin), un très petit maraîcher en Livradois (La Ferme des Rodilles), un éleveur ovin diversifié dans la pomme-de-terre (La Bergerie du Forez).
- La ressource en eau douce non polluée est mal répartie et de plus en plus rare. L’agriculture a un rôle à jouer.
- L’agriculture biologique est un métier technique, complexe mais durable et respectueux du vivant.
- Il y a un problème d’organisation sociale et commerciale plus que de production.
- Vente à la GMS : beaucoup de maraîchers sont réticents car ils ont été échaudés.
- Fixer les prix : c’est complexe et ça dépend d’arbitrages parfois subjectifs.
- Labels : le grand bazar. Plus de transparence est nécessaire.
- Auvabio : planification de la production et mutualisation de la commercialisation de légumes bio locaux regroupant une cinquantaine de producteurs d’Auvergne à destinations des magasins spécialisés et moyennes surfaces en local.
- Les experts rencontrés: Gilles CHABANET, administrateur AUVABIO / Christian AMBLARD, chercheur au CNRS / Alexandre BARRIER-GUILLOT, conseiller technique maraichage à la FRAB AURA / Jérôme GANDON, conseiller CER-France Horizon / Christophe ALLIOT, co-fondateur du BASIC